Taxe carbone : une machine à gaz pour lutter contre le CO² ?
Aux dernières nouvelles, la taxe carbone sera fixée à 17€ par tonne de CO².
Il s’agit bien d’une taxe. Comprenez que vous la payerez en achetant votre essence ou en payant vos factures.
En compensation, un « chèque vert » sera distribué dans chaque ménage en fonction de sa composition (nombre d’adultes et d’enfants) et de son lieux d’habitation (urbain ou rural), le tout indépendamment de leur revenu.
Comptez 112€ pour un foyer de 4 personnes en milieu urbain et 142€ pour le même foyer en milieu rural.
Oui, vous avez bien compris le principe : que vous soyez au RSA, classe moyenne ou ultra riche, le montant du chèque vert que vous recevrez ne prendra pas en compte vos revenus mais simplement le nombre de personnes composant votre foyer.
Mais, au delà de ça, c’est le principe même d’une taxe carbone qui me parait totalement bancal.
Retournons aux fondements de cette nouvelle taxe.
Quel est son but ? Nous (les humains) devons réduire le volume de nos émissions de CO² si l’on veut espérer limiter le réchauffement climatique (pour l’empêcher, c’est déjà trop tard).
Comme l’émission de CO² est liée à une consommation de matières premières (essence, gaz, fioul, etc.), des économistes ont trouver une solution macro-économique : pour limiter l’émission de CO², rendons plus chères les matières premières qui le produisent, taxons les.
Or, cela ne peut tenir. En effet, nombreux sont les ménages qui consomment ses matières premières, non pas par plaisir, mais bien par nécessité.
De fait, il faut bien chauffer sa maison et prendre sa voiture pour aller travailler ou emmener ses enfants à l’école lorsqu’il n’y a pas de transports en communs (ce qui concerne 60% de la population). Habiter en ville ? Les loyers sont devenus prohibitifs. Peut être imagine t’on que les ménages vont massivement investir dans des équipements « verts », comme les panneaux solaires et éoliennes domestiques ou une isolation plus performante de leur habitation. C’est oublier, encore une fois, que de tels équipements ne sont accessibles qu’à une population aisée et que les aides existantes ne sont pas suffisantes.
Quant à la voiture électrique, qui a pourtant ateint les 100km/h en 1899 (!!!), no fiers industriels automobiles, pourtant largement soutenus par l’argent du contribuable , ne sont encore pas foutus de proposer quelque chose de viable.
On le voit bien, cette taxe n’a aucune utilité. On ne peut même pas espérer que l’argent récoltée puisse servir à des aides à l’équipement « vert » des ménages, ou à l’investissement dans des énergies renouvelables, non ! Comment croyez vous que l’Etat va payer les chèques verts qu’il va redistribuer ? Avec la taxe Carbone pardis.
Ce qu’il faut pour aider notre société de surconsommation à devenir une société durable, c’est une réforme totale et globale de la fiscalité et de la comptabilité, pas un minuscule et injuste ajustement. Cela demande un courage politique considérable, mais inévitable, que nous ne pouvons nous permettre de repousser sans cesse. Nous sommes au bord d’un précipice que nous ne pouvons ignorer. Prenons nos résponsabilités.